Après deux ans de silence le SALON DE MAI RENAIT
UNE REGENERESCENCE EN MARCHE
|
Deux années dabsence des cimaises mais non dabandon. Un temps qui fut celui de la réflexion et du travail avec les membres du Comité, alors que le bureau venait dêtre renouvelé.
Si jai accepté la Présidence du Comité, succédant à Antoine Poncet, cest avec la conviction profonde que ce Salon demeure un espoir unique pour tous les artistes qui y trouvent une aire de liberté quaucune autre institution ne peut leur offrir.
Quassurer sa continuité était poursuivre la grande aventure de lart dont le Salon de Mai a été le théâtre pendant un demi siècle.
Rendre compte de la création, de la richesse de sa diversité au-delà de tous clivages politiques et raciaux, telle est sa spécificité emblématique, plus que jamais dactualité, voulue par Gaston Diehl, président fondateur du Salon de Mai en 1943.
Son universalisme, né de lesprit et de la multiplicité dexpression, reste indissociable de la lutte pour la survie dun humanisme que les artistes assurent depuis toujours. Telle est leur mission et, pour eux et avec eux, celle du Salon de Mai.
Dans une époque où les manifestations artistiques se multiplient, où les biennales, les foires et les Salons entremêlent leurs fils et brouillent les pistes, le Salon de Mai entend réaffirmer son rôle spécifique de plate-forme dessai, de découvreur et de fédérateur des forces vives de la création daujourdhui.
Cest son rôle pionnier et défensif de lart qui ma engagée à continuer laction de mes grands aînés.
Il doit redevenir, dans une période confuse, la preuve vivante dune vitalité artistique trop souvent occultée par manque dinformation.
Cest dire que la tâche est ardue, mais passionnante.
Dans un temps de compromis, lenjeu est dautant plus fort. Il est de première nécessité.
Je suis convaincue que le Salon de Mai est lexpression vivante de la continuité de lart et de sa relève.
Un engagement plus que jamais indispensable et vital.
|
La liaison se fait dans cet enchaînement de générations. Hier, débutants eux-mêmes au Salon, invités par leurs aînés prestigieux, aujourdhui témoignant pour lavenir de la pérennité artistique et spirituelle que nous entendons affirmer.
A quoi sert le Salon de Mai ? sinterrogeait déjà en 1953 Bernard Dorival, dans sa préface au catalogue du Salon. Il y répondait : Il jette son courage à la face de la veulerie. Il est dans la ligne de la vérité.
Une action poursuivie par Gaston Diehl et Jacqueline Selz ainsi que par tous les comités qui se sont succédés depuis 1945.
Ce devoir simpose à moi et cest un grand honneur de poursuivre lenthousiasmante mission de mes illustres prédécesseurs qui neurent de cesse douvrir le Salon à toutes tendances en privilégiant avant tout la qualité.
Susciter les forces vives daujourdhui, telle fut notre préoccupation insigne pour ce 56e Salon.
Mais celui-ci naurait sans doute pu se tenir dans les conditions aussi exceptionnelles qui sont les siennes cette année, sans laide bienveillante du directeur de lOpéra de Paris, Monsieur Hugues Gall qui a mis à notre disposition un des bâtiments des Ateliers Berthier de lOpéra de Paris. Quil en soit sincèrement remercié et trouve ici lexpression de notre profonde gratitude.
Maintenir le Salon de Mai cest aussi affronter des contingences pratiques toujours dactualité.
Le Salon de Mai 2004, régénéré, inscrit sa lutte pour lart dans une contemporanéité où il entend défendre, comme jadis le firent tous ses membres, la place de lartiste dans la société.
Renouant avec lesprit qui anime le Salon de Mai depuis ses débuts, le Comité et moi-même avons souhaité, pour sa renaissance, inviter des artistes internationalement reconnus pour partager les cimaises avec des artistes plus jeunes.
|